J'ai quelques photos du Népal disponibles dans ma galerie photo...

Delhi et Jaipur

delhi jaipur

C'est toujours Fred qui parle... Désolé, la première partie du voyage viendra après (Delhi-Agra-Bénarès), vous avez le droit ici à la fin du voyage (Delhi-Jaipur-Delhi). Lisez très attentivement ce texte car il décrit une arnaque courante en Inde et son dénouement vue de l'intérieur.

Jeudi 16 septembre 1999

Réveil à 4h15 par la réception. Dur, dur. On s'habille rapidement et on fermant nos gros sacs qu'on donne à la réception. Dehors, tout est fermé. On va à la gare pour acheter nos billets à bord du Chatabdi Express. Les rabatteurs d'agences nous prennent la tête en nous assurant que les guichets sont pour les indiens seulement. Evidemment, c'est faux et on achète, au guichet, les billets les moins chers possible pour Jaipur. 495 roupies par personne pour un aller simple, c'est très cher quand même. Résultat : on a presque plus d'argent. Il nous reste moins de 100 francs pour survivre jusqu'à la prochaine banque. Apparemment, il y en a 1 seule à Jaipur qui accepte les cartes VISA. Prions pour qu'elle soit ouverte. Le voyage est prestige. Wagon climatisé (même glacial quand on y rentre), petit thé et biscuits suivi une heure plus tard d'un petit repas. Journaux gratuits. Bref, c'est plaisir. On a même droit aux commentaires sur les villes qu'on traverse par le haut-parleur. 3 heures de voyage et on est toujours pas arrivé. Un groupe de filles se met à chanter des chansons indiennes à tue-tête pendant 1h30. On arrive à Jaipur à 11h30 soit du 50 km/h de moyenne. Forcément, un rickshaw se jette sur nous. Normal. Il s'appelle Allam et nous montre son livre d'or avec un mot d'une française passée le 2/09 qui le remercie de la visite de la fabrique de tapis ! Re-bienvenue au pays des shops... Mais, notre chauffeur ne sait pas encore sur qui il est tombé. On a en effet pas dépensé un vingtième de roupie dans les innombrables shops qu'on nous a fait visité de manière plus ou moins forcée. Il risque de se fatiguer avant nous... On s'arrête à la banque pour retirer 8000 roupies pour la fin du séjour. Au mur le dicton suivant : "I was crying for shoes till I saw a man without legs". Allam nous conduit au Sijjan Niwas, hôtel très récent avec une chambre à 325 roupies. La salle de bains est aussi grande que notre chambre à Delhi. Sol en marbre, balcon. Parfait. On décide de déjeuner en bas. Très lent mais bon. En avant les visites : l'Observatoire - marrant on dirait un mini-golf géant. Il y a plein de constructions bizarres partout. Le cadran solaire le plus précis du monde (20s). Ensuite, on visite le City Palace. Il y a le costume d'un maharadjah du 18ème siècle qui pesait 250 kilos et mangeait 5 kilos de sucre et 5 litres de lait le matin. Balèze. Impressionnante collection d'armes. On voit aussi les 2 plus grosses pièces en argent massif du monde (inscrites au Guiness Book). Il s'agit de 2 grosses jarres de 900 litres chacune. Nos chauffeurs sont très sympathiques. Comme il est 17h et que les monuments sont fermés, ils nous proposent d'aller voir un shop de jewelry. Mais on a la vague intention d'acheter. Le vendeur est un excellent commerçant. On achète quelques trucs et on obtient difficilement -20%. Mais bon, si c'est du vrai, c'est pas cher quand même. Alam nous parle plus précisément de sa girlfriend française "Laurie". Il va aller la voir pendant 3 mois en France. Il nous montre même des photos, sa lettre d'amour, etc. Le soir, on est invité à une soirée avec eux et notre marchand de bijoux qui est son ami aussi évidemment. Tout le monde est ami ici de toute façon. On rentre se reposer 1 heure à l'hôtel. Alam vient nous chercher en bas à 20h30. En avant la fiesta. En fait de fiesta, on se retrouve dans le magasin de bijoux de tout à l'heure. C'est le jour de la paie des employés (1 fois par semaine). En gros, chaque employé vient voir à tour de rôle le big boss (c'est lui qui organise la soirée à laquelle nous sommes invités). On se croirait dans le Parrain. le big boss en question, Ali, est d'ailleurs très sympathique. Alam, qui est plus ou moins de sa famille, nous dit qu'on a beaucoup de chance de le rencontrer et d'être invité par lui. Apparemment, il possède de nombreuses bijouteries dans la ville, vend pour 5000$ de bijoux par jour et fournit Cartier. On veut bien le croire : il a un bracelet, une bague et un collier qui brillent beaucoup. Il a aussi une voiture avec une sono de folie "I love music, music is my life". Pour le moment, ça n'a pas l'air de beaucoup avancer. Chacun vient expliquer ses problèmes. Bref, il est 22h, c'est toujours pas fini et nous on a faim. Entre-temps, un Israëlien est venu lui prendre la tête pour une sombre histoire de location de moto. Les Indiens présents nous font signe que l'Israëlien est chiant. Bref, toute cette blague dure jusqu'à 23h. C'est odieux. On a tellement faim qu'on a plus faim. On finit par décoller de la bijouterie à 23h30, après quelques détails à régler, comme d'hab. Dans les rues de Jaipur, conduite très sportive et musique à 100 dBs. A l'arrière, on se bouche les oreilles pour pas devenir sourd. On s'arrête régulièrement pour acheter du coke, du whisky, des chapati fins (que je déteste) et quelques morceaux de glace pour garder tout ça au frais. On a vaguement l'impression qu'on va pas manger. La loose. On sort de la ville; direction Amber Palace, c'est une forteresse qui domine la ville. Très impressionnante vue sur la ville de 6 millions d'habitants. On entend des prières au loin. Alam nous explique que, comme il est trop tard, le resto à côté est fermé, sinon on aurait mangé. Ah ? Dommage. Bref, il reste plus que le whisky-coca que nos amis Indiens descendent bien. Ali se sert de sa voiture comme d'une discothèque, en laissant le moteur tourner. Tout le monde est content et danse. Complètement surréaliste. On se demande ce qu'on fout là. Ali a une bonne discothèque, rien que du bon tube disco du moment. A 3h30, on lève le camp. La descente est très sportive, forcément, Ali a un peu bu. Heureusement qu'il connaît la route et la voiture par coeur. On arrive en ville où on s'arrête dans un petit resto pour - enfin - manger un peu. Mat n'a pas faim. Moi, je suis bien dans le trip. Je boulette tranquillement avec mes chapati qui me servent de serviette, de cuillère, de couteau, etc. Le poulet est excellent et sa sauce très épicée. Damdam mange un peu mais laisse la sauce de côté. Finalement, Ali nous ramène à l'hôtel vers 4 heures du mat.

Vendredi 17 septembre 1999

Lever 10h. Petite douche et hop on descend commander le petit déj. On nous apporte à peu près ce qu'on a commandé - sauf pour Mathieu, victime d'un malentendu - mais vraiment très lentement. Ca fait longtemps qu'on espère plus aucune amélioration de ce côté-là. Alam arrive un peu en retard. Du coup, quand on arrive à la bijouterie pour récupérer les bijoux qu'on a fait refaire, Ali n'est pas là. Il nous fixe un autre rendez-vous. Du coup, on va voir le palais des vents. Mat pense qu'avec tous ces délais, notre journée est fusillée. Marrant le Palais des Vents, 3 mètres de large au sommet. On décide ensuite d'aller manger au restaurant Handi. Service exceptionnel de rapidité. Poulet excellent et superbe salade de fruits. On est calmés. Retour au magasin où Ali est enfin là. On discute, tout ça, voilà. Vient le moment de payer. Il préfère les cartes bleues. Damien file la sienne mais la ligne pour l'autorisation de la banque est occupée. Idem avec la mienne. On décide de payer en cash. Tout ceci prend bien sûr un temps infini. Il est maintenant 18 heures. On en vient enfin au coeur du truc. Ali nous propose un marché. On prend en France avec nous 5000 dollars de bijoux, lui il vient en France début octobre (comme par hasard !), il reprend ses bijoux et nous verse 5000 dollars de commission. Tout le monde est gagnant puisque, nous dit-il, il doit payer 250% de taxes s'il importe lui-même des bijoux. Evidemment, c'est une énorme arnaque - décrite par le Routard entre autre. On a quand même envie de voir un peu le truc. On lui dit donc qu'on est intéressé. Après nous avoir présenté de très beaux bijoux (des vrais ?), il en fait 3 tas qu'il nous attribue. On met le tout très précautionneusement dans une boite cachetée, avec nos coordonnées, tout ca. On signe sur la boite. Il nous fait remplir un bon de commande, pour établir un justificatif soi-disant. Puis il attrape son appareil à carte bleue (celui qui fait la facture en prenant l'empreinte de la carte, les terminaux numériques n'existant pas en Inde) et commence à faire l'empreinte de la carte de Mathieu. Forcément là on arrête de jouer. Mat lui prend la facture, la range dans son sac et lui fait comprendre qu'il est hors de question qu'on signe un truc comme ça. Forcément, Ali n'est pas très content. S'ensuit une longue discussion. Il s'en va, il revient. Mais on reste évidemment sur notre position. Il nous propose alors de ne payer que 1750$. Ca devient du marchandage ! On lui explique que de toutes façons, ca ne sert à rien qu'il s'obstine, qu'on ne donnera pas 1 centime. Sa dernière offre, juré craché, est à 375$. Ca en devient risible. Non, non, non, 3 fois non. Il abandonne la partie mais se montre du coup beaucoup moins coopératif pour nous ramener à Delhi, comme il nous l'avait proposé. Et puis, comme par hasard, il a un rendez-vous à 23h30 (il est déjà 23h15) et donc il doit y aller. Comme il espère toujours un peu, il nous propose de nous faire accompagner à Delhi par un des ses amis qui prendra le bus avec nous et nous fera visiter Delhi le lendemain. On part donc avec un de ses amis - appelons-le Michel par la suite - pour Delhi en car de nuit. On se quitte donc avec Ali rapidement. C'est bizarre, il ne veut pas qu'on le prenne en photo. Promis juré, il nous appelle en France mardi. Tu parles... On prend donc 3 tickets de car avec notre Michel. Le car est super confortable. Climatisé et tout. On passe une nuit correcte car on arrive à avoir 2 places chacun.

Samedi 18 septembre 1999

Dernier jour de notre long voyage. On arrive à Delhi à 6h30. Michel nous paye le rickshaw qui nous emmène voir son frère. Celui-ci est censé nous faire visiter Delhi. Il s'appelle Ankie. Il me file son e-mail. Téléphone portable, lunettes de soleil, c'est un vrai homme d'affaires. On prend le thé sur la terrasse de son appartement, sympa. On passe ensuite voir des amis à lui à son bureau où il nous offre le petit déjeuner. On en profite pour reconfirmer notre vol du soir. Heureusement car ils nous avaient annulé notre place depuis 3 heures. Les fourbes. Bon, c'est pas tout ça mais on voudrait bien visiter et il est déjà 10h15. On met donc un peu la pression à Ankie et il nous ramène chez lui. Là, il nous dit qu'on se revoit vers 15h pour signer les papiers (toujours rapport à notre deal d'hier). C'est beau l'espoir. En tous cas, il nous invite à suivre son frère - Michel, donc, si vous suivez -, que nous avons sur le dos depuis la veille 23h, pour une visite de Delhi en taxi et à ses frais. La visite est super sympa. Le Red Fort, la mosquée Jama Masjidca, le Lotus Temple, le Qutub Minar (minaret de 72m de haut), tout ça est superbe. On a de la chance pour notre dernier jour de voyage. Dans le musée du fort rouge, on se retrouve au milieu d'une foule d'Indiens qui visite comme nous, sauf, qu'ils crient, ils poussent, ils bousculent. C'est des malades. On est aussi morts de rire quand on lit sur le Routard que le Qutub Minar est fermé depuis qu'une bousculade en 1981 à fait 40 morts. C'est horrible mais ça ne nous étonne qu'à moitié. Voilà, il est 14h30. On décide de rentrer directement à l'hôtel pour récupérer nos sacs mais surtout manger d'abord. On explique à Michel qu'on a faim et qu'on a plus le temps d'aller voir son frère. Michel, qui n'a pas trop le choix, dit qu'il va aller chercher son frère et que ça pose pas de problème. Pendant ce temps, on prend un excellent repas et on regarde une dernière fois nos mails. Michel revient avec son frère mais on lui répète une bonne fois pour toutes que non, franchement, on n'est pas intéressé par son deal et que voilà. Au revoir. Bilan de notre aventure avec les marchands de bijoux : c'est vraiment des arnaqueurs et on examinera soigneusement nos comptes en revenant en France. Ils ont en effet pu faire des empreintes de nos carte bleues à l'insu de notre plein gré. Bref. On prend ensuite un mini-bus qu'on a réservé à l'hôtel pour aller à l'aéroport. Avec nous, un Anglais qui part au Népal pour faire le trek de l'Everest (Kala Pattar et Lacs de Gokyo). Il aura sûrement de belles vues, lui.... Arrivée à l'aéroport à 17h30. On ouvre nos sacs pour se changer dans le hall, au point où on en est. Enregistrement, on passe la douane, la police. Ca sent bigrement la fin. Damien, qui a un tampon de moins que nous sur sa carte d'embarquement est obligé de revenir à la douane. Dans la précipitation, il en oublie presque son petit sac à dos avec son appareil photo et les 650 photos du voyage. Ouf. Voilà, on décolle. Pas d'événement majeur sauf que Mat et Damien prennent la tête à nos voisins de devant. Meuh, c'est eux qui ont commencé d'abord... Pendant l'escale à Abu Dabi, après avoir fait le tour des magasins en 5 minutes, on est tellement crevé avec Mat qu'on s'allonge à même le sol de l'aéroport pour dormir, tels de simples SDF. Damien qui tient le choc ne rate pas la photo. Ca va pas être beau à voir. On prend l'autre vol, direction Paris cette fois. Il est 1h50. La nuit est longue. Un repas, quelques moments de somnolence, un petit dèj. Voilà, on atterrit à Roissy. C'est fini. C'est triste. On est dimanche 19 septembre. Il est 7h15.

(07/01/2000) Damien : Voici une petite mise à jour suite à l'affaire, l'indien a finalement réussi à nous escroquer, on a tous les trois été débités sur notre compte bancaire de 2000FF, 3000FF et 5000FF (pour moi). On ne sait toujours pas comment ils ont réussi. Les banques ont mis plus ou moins de temps à nous recréditer (de 1 heure à la Société Générale à 3 mois + dix milles dossiers à la Banque Directe). Voilà, quand on s'amuse au con, même quand on est prévenu, on voit le résultat. Moral : méfiez-vous et ne jouez pas aux cons :)